dimanche 26 février 2017

Couleurs retrouvées


Quel est ce calme soudain   
Ce calme d'étau desserré
Ce calme venteux
Où l'air lisse les cheveux
En silence

Quel est ce visage soudain
Ce visage couronné de boucles
Dont les yeux ouverts
Ont des reflets
De perle blanche

Quel est ce pays
Ce pays de mon corps
Sans compromis
Qui se lève et s'anime
Dans les effluves de roses
De mes mains lisses

Ce calme
                ce visage
                               ce pays

C'est un peu de moi
Qui se reconstruit
Un peu de moi
Qui se découvre
Dans le temps
D'apprendre
Le temps
De me laisser pousser
Dans l'étreinte voyageuse
De mes couleurs retrouvées
 
 
 
 
Poème de Marjorie Tixier, in Regard intérieur, 24/02/2017
Photo: Grand Prismatic, Yellowstone, USA 2016

jeudi 23 février 2017

Dans le vide et le creux


 
Des années à trépigner
Pour oublier
Le silence et le vide

 
Des années d'entre deux
À travailler
Le mot et l'âme
Pour se tenir debout
Dans les vents de tempêtes


Croire enfin
Avancer un peu
Attendre et écrire
Dans le vide et le creux

 
Il est des temps
Qui coulent
En se fiant au hasard
Des temps brumeux
À arroser de pluie
Larmes de combat
Sur les jours avides
Qui doutent et se rient
D'un rêve
D'une folie
 
 
Marjorie Tixier, in Regard intérieur, février 2017
Photo: pélicans, highway 1, USA, 2016

dimanche 19 février 2017

Avant de grandir



Je me suis abattue
Pour m'oublier
Oublier la honte
Le dit de trop
Le dit qui dirait
Qui dira
Plus encore
Que la faiblesse
D'obéir
Volonté sage et ridée
Pour oublier
Qu'elle dira au-delà
De ce qui ne se dit pas
Oublier
La honte aigrie
Des jours salis
De robe arrachée
Noyée dans les larmes
Impossibles
Oublier et courir
Pour supporter
De me supporter
Juge et bourreau
Voix qui dénie, refuse
Et bat des pieds
Dans le caprice désespéré
De choisir d'exister
Comme au cinéma
Le cinéma de soi
Conçu dans le chagrin tu
D'autrefois
Il faut s'abattre
Pour le sentir
S'abattre et parler
Avant de grandir


 
Marjorie Tixier, 18/02/17
in Regard intérieur

Photo: Highway 1, USA, 2016

mercredi 15 février 2017

Trouver sa voie...


Âme voyageuse



S'enraciner
À la place du cœur
Et pleurer du givre
Sur les matins perdus
Blancs
Sur les contours du rien
Des heures longues
À peser les silences épuisés
S'enraciner
De refus
Dénier les miroirs
Et les jours sacrés
Sur le calendrier
Des erreurs
Dans la nausée du vide
C'est un état
C'est une maladie
L'appel du gouffre
Aux branches coupées
Trop coupées
Qui peinent à repousser
Comme les cheveux
Tombés dans le ventre
Incandescent
Du poisson géant
Couper - priver - amputer
L'âme voyageuse
Qui refuse de s'entendre



Marjorie Tixier, in Regard intérieur, décembre 2016
Photo: USA 2016, highway 1

Pour la douceur du temps qui passe

Vagues de nos danses


Dire la peau
Et le temps qui la ride
Pour comprendre
Les promesses
Aux envolées sauvages

Douce parole
Sur le chiffre des années
Signée - promise
Sans chantage
Simplement donnée
Pour toi
Et ta robe blanche
J'ai arraché mes ailes
D'ailleurs et de silence
Tu m'en as donné
De plus belles
De plus grandes
De plus vraies aussi
Tu m'as donné
Les perles qui m'étaient
Interdites
Et dans ton regard
Comme dans un ciel
Immense
Je signe
À l'envi
Les vagues
De nos danses


À Muriel,


Marjorie Tixier, janvier 2017
Photo: street art, Bali du peintre Quint

Poème finaliste sur Short édition

Jeter le rouge


À dérouler le tapis rouge
Pour cueillir tes mots sévères
À ajouter du rouge à joues
Pour continuer à te plaire
À sortir le tube du sac
Avant de t'ouvrir la porte
Je me suis suspendue
Au gouffre de tes paroles

Et les années ont passé
Et tu es revenu
Toujours un mot de trop
Pour me perdre ou me sauver
Toujours le mot qu'il faut
Pour me forcer à te garder

J'ai coupé mes cheveux hier
Et tu ne l'as pas vu
Comme un silence de plus
Pour piétiner le reste de confiance
Qui m'était dû
J'ai coupé mes cheveux
Et tu n'as pas compris
Que triste et sans lendemain
Depuis nos premiers baisers
J'avais jeté le rouge, le fard et le tapis
Pour te laisser dehors
Et me mettre à l'abri


À Elisabeth Caprioni,


Marjorie Tixier, 2016
Photo: San Francisco 2016


À écouter "Jeter le rouge" sur un morceau de piano de ma composition, cliquez sur ce lien...

Pour Valparaiso, en flammes

Après l'incendie qui s'est déclaré le 2 janvier 2017, une pensée pour Valparaiso et ses habitants.


Cicatrices de cendres


Été austral
De mon Valparaíso chéri
Dans le grondement
Furieux d'une étincelle
Tes voiles sont des traînées de feu
Sur les chevelures
Des maisons bleues
Je connais ton rire
Ravage sur la colline
Ce rire dont les lèvres
Exigent une écharpe de poussière
Enroulée autour des cous d'angoisse
Ce rire dont les lèvres
Jonglent avec les planches calcinées
Pour corriger l'innocence
De Playa Ancha à Laguna Verde
Souvent, mon amour,
Tu prends de ces colères
Qui me paralysent
Et me mettent à genoux
Quand loin de tes yeux fous
Je reçois les cicatrices de cendres
Et de pleurs
Que tu infliges
Comme un rite sans réplique
Qui balafre le temps
Et si toujours je te pardonne
C'est que tu es nature
Avant d'être homme
Cité secrète
Dont les femmes abîmées
Repoussent tes diamants




Poème, Marjorie Tixier, 5 janvier 2017
Photo: peinture de rue, Valparaiso

À écouter: ma lecture de ce poème en suivant le lien: http://bit.ly/2liRKgQ

Bonne année!

Pour que 2017 vous porte et vous emporte, de la poésie et les couleurs du Chili...



À la croisée des chemins


Dans la lumière neuve
Des demain encore vierges...
Allons, main dans la main
Nourrir l'enfant qui dort
Sous sa couverture de promesse
Allons, rire après chagrin
Tisser l'histoire
Dont le fil se déroule
Dans le vent des saisons
Allons, pierre après pierre
Décrocher le rêve
Et l'adorer d'idéal
Pour que l'année nouvelle
Porte juste sa couronne
Un peu plus vraie
Un peu plus belle
Un peu plus loin




Marjorie Tixier, 2 janvier 2017

 Photo: Suriplaza, Altiplano, Chili

Par une nuit étoilée du bout du monde...

Nuit de la nuit


Dans une certaine hutte 
Du Mont Cook
On joue aux cartes
Et on boit du vin
L'un gratte sa guitare
L'autre aligne
Quelques lignes
Des gants plein les mains
Pour la nuit de vent
Qui s'étale
Indolente
À l'octave des voix bavardes

L'un sort et crie
C'est l'appel de la nuit
Marchant splendide
Sur sa traîne d'albâtre
Piquetée de diamants
Ô nuit de la nuit
Du Mont Cook
Nuit rare
Des montagnes isolées
Ô nuit de la nuit
Gravée dans ma mémoire
Où l'espace d'une étoile filante
J'étais plus riche
Et mieux parée
Que toutes les reines
Des contes de fées


Marjorie Tixier, in Ile du Sud, 2016

 

 Le Mont Cook se trouve au sud de La Nouvelle-Zélande.
Une hutte est un réfuge de montagne.

Rencontre en librairie à Allevard le 11 septembre

  Prochaine rencontre à Allevard (38) Ce sera le mercredi, 11 septembre à 18h à la librairie Tuliquoi . Je me fais une joie de vous y retr...